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Ce guide est complet. Le texte des pages sur le Quartier du Parc sont à ajouter aux photos de pages

Pourquoi un guide de l'architecture ?

Ce guide 1996 de l'architecture de La Défense est le premier du genre

 

Depuis la création de l'EPAD, il n’y avait rien. Il n’y avait aucun inventaire public ni descriptif des bâtiments de La Défense. Pourtant, ce quartier commençait à devenir une sorte de musée de l’architecture contemporaine. Il était dommage de ne pas faire connaître la richesse de ce patrimoine et ainsi promouvoir le travail de l'établissement public. 

Aussi, après m’en être ouvert à Gérard de Senneville, le directeur général à l’époque, il m’a chargé de réaliser une exposition sur l’architecture du quartier. J’ai rassemblé des informations documentaires, je suis allé interroger les architectes, et j’ai constitué cet inventaire descriptif. Ce travail a été mis en scène lors d'une exposition sur le parvis de La Défense au Point Info. 

Puis, cet inventaire m'a servi de base pour rédiger une plaquette qui a été éditée en mai 1996. Le service communication de l’EPAD avait ses fournisseurs et a confié sa réalisation à Parallèle. Personnellement, je n’aime pas trop la mise en page un peu compliquée qui ressemble à un jeu de pistes.  

Le format carré ouvert 30x30 cm initié pour ma première plaquette "30 ans 30 événements" de 1988 a été conservé. Il faut féliciter le photographe Raoul Arroche qui a fait un reportage remarquable. Malheureusement,  ses photos sont minuscules ce qui ne met pas son travail en valeur.  

Cette plaquette a été imprimée en mai 1996 puis rééditée en 1999. J’en suis l’auteur, mais ma signature a été reléguée en tout petits caractères sur la dernière page (voir). Afin que ce travail ne soit pas perdu et ma contribution reconnue, j’ai décidé de le publier sur Internet avec la reproduction des pages du document originel complétées en dessous par les textes originaux.


Patrick DEMEYER
Février 2021

 

03 Introduction

 

En 1958, l'Etat décide de lancer la plus grande opération d'urbanisme de la dernière moitié du XXe siècle. 

Il a l'ambition de réaliser sur l'Axe historique de Paris, un vaste programme de bureaux et de logements sur un périmètre de 750 hectares à Courbevoie, Nanterre, Puteaux. Pour mener à bien cette opération, l'EPAD est créé. Etablissement public à caractère industriel et commercial, il a pour mission d’élaborer les plans d'urbanisme, de réaliser les infrastructures et de commercialiser les charges foncières. 

Au moment où l'EPAD se met en place, le CNIT est inauguré. Cette manifestation devait être de bonne augure pour la réussite de l'opération. En effet, en dépit des aléas de la vie économique et politique, l'opération va se développer pour aboutir à la fin des années 80 au succès international symbolisé par la Grande Arche. 

Par-delà cette réussite, La Défense constitue aujourd'hui, sur un même site, un témoignage unique de l’architecture contemporaine. De la première tour Nobel devenue par les hasards de la commercialisation Roussel-Hoechst, au nouveau siège de la Société Générale, des architectes du monde entier ont su faire évoluer leur art pour répondre aux attentes des entreprises et des habitants.

Si les formes ont évolué, l'esprit d'aménagement arrêté par l'EPAD au début des années 60 a été respecté. La vaste esplanade piétonne, la mise en souterrain ou en périphérie de la circulation automobile, ont largement participé au succès de La Défense. Ce guide a pour objet de mieux vous faire connaître les bâtiments et leurs créateurs, de vous raconter l’histoire de La Défense, une histoire en perpétuelle évolution et résolument tournée vers l'avenir.

Sommaire

  • Histoire et aménagement... 04
  • Le quartier d'affaires... 16
  • Le quartier du parc... 32
  • Réalisations en cours... 38
  • Projets... 39
  • Liste alphabétique des immeubles...(40)  Voir ici
  • Plan général de situation... (44) (voir Google Maps)

04 L'axe historique



L'axe historique

Créée â la demande du roi Henri IV en 1599, une route
menant au château de St-Germain est progressivement
embellie et agrandie au cours des siècles, pour devenir
aujourd'hui l'Axe historique de Paris aboutissant à la Grande
Arche. C'est ainsi que Le Nôtre est chargé à la demande de
Louis XIV, de planter un alignement d'ormes (1667). Louis XV
crée la place de la Concorde et l'empereur Napoléon III fait
édifier l’Arc de Triomphe en hommage à Napoléon 1".
Un pont de pierre sur la Seine permet à l'axe d'aboutir
au rond-point de Chantecoq en 1774, carrefour de même
taille que la place de l'Etoile. Il devient Rond-Point de
La Défense en 1883 avec l'inauguration de la sculpture de
Louis-Ernest Barrias "La Défense de Paris", hommage rendu
aux combattants du siège de la ville en 1870. Le quartier
prend ensuite ce nom.
 

En 1931, la Ville de Paris lance un concours pour aménager
l'avenue qui mène au Rond-Point. Le Corbusier propose, selon
les principes de la Charte d'Athènes, un quartier de tours
dégageant une grande dalle piétonne séparée des voitures.
Cette idée est reprise trente ans plus tard par l’EPAD pour
l'aménagement de La Défense.

05 La génèse de La Défense

 

 

La genèse de La Défense


En 1950, la France se relevait de la guerre et le ministre de la Reconstruction, Eugène Claudius-Petit, demanda à trois grands architectes de lui proposer un schéma d'aménagement de la région de La Défense pour y organiser une Exposition Universelle en 1958. L'exposition  se fit à Bruxelles, mais le schéma d'aménagement proposé par Camelot, de Mailly et Zehrfuss conforta l'idée qu'un nouveau quartier, vitrine de la France moderne, y aurait sa place.

La Fédération des Industries Mécaniques possédait un terrain triangulaire donnant sur le rond-point de La Défense. Ayant eu vent du projet, son président, Emmanuel Pouvreau demanda tout naturellement  aux trois architectes de lui étudier un projet de grand palais des expositions et de l'intégrer dans l'aménagement global du futur quartier. Ainsi naquit le CNIT (Centre National des Industries et des Techniques). Son architecture audacieuse avait été voulue pour symboliser le dynamisme et le savoir-faire de l'industrie française renaissante.


06 Les pionniers

 


Les pionniers


Robert Camelot, Jean de Mailly et Bernard Zerhfuss, tous trois Grand Prix de Rome, proposèrent en 1956 de prolonger l'axe historique en le bordant de grands immeubles de bureaux et de logements reliés par des passerelles. Le CNIT faisait face à un immeuble de 250 mètres de haut. Le rond-point et la statue de La Défense étaient conservés.

Emmanuel Pouvreau réussit à trouver les financements et à convaincre ses partenaires industriels de réaliser ce pari technique et architectural qu'était le CNIT. Inauguré en 1958 par le Général de Gaulle, il restera pendant près de dix ans le seul édifice de La Défense. Mais quel monument... Il contribua largement à faire connaître La Défense à travers le monde. Convaincue par les instances gouvernementales et la présence du CNIT, la firme ESSO acheta un terrain dès 1957 pour y installer son siège social parisien.

C'est en 1958 que le gouvernement lance l'opération de La Défense. Il crée un organisme pour la mener à bien, l'Etablissement Public d'Aménagement de la région de La Défense (EPAD). Il lui confie la mission de réaliser le quartier d'affaires qui fait défaut à la capitale.
Un périmètre de 750 ha lui est confié sur les commune de Courbevoie, Puteaux et Nanterre.

07 La 1ère génération


LA PREMIÈRE GÉNÉRATION DE TOURS


Un nouveau plan est mis au point en 1960 par les  architectes de l'Epad en collaboration avec Camelot, de Mailly et Zerhfuss. Approuvé en décembre 1964, il reprend les principes fonctionnalistes issus de la Charte d'Athènes. Afin de conserver une cohérence architecturale à La Défense, toutes les tours de bureau doivent respecter les mêmes règles. Les dimensions prescrites étaient de 24 par 42 mètres à la base sur 100 mètres de haut, ce qui correspondait à une trentaine d'étages de chacun 1000 m2 environ. Chaque maître d'œuvre était libre d'imaginer une architecture qui lui était propre à condition de rester dans cette forme. Ainsi naissent dès 1967 les tours dites de la première génération, comme Nobel (devenue Roussel-Hoescht) et Aquitaine (devenue AIG), les premiers "gratte-ciel" parisiens.

Les immeubles de logements ne doivent pas dépasser une dizaine d'étages. Ils sont prévus devant les tours pour bénéficier du soleil. De forme carrée, ils sont ouverts sur un patio-jardin au centre. La résidence Boïeldieu de Gilbert et Rabaud et la Résidence Lorraine de Camelot sont les premiers du genre. Par la suite, ces règles évoluèrent.

08 La 2e génération


LA DEUXIÈME GÉNÉRATION


En 1969, l'expansion économique et la demande en bureaux deviennent tels que l'Epad reçoit l'autorisation de doubler la superficie de son parc d'immeubles. Un nouveau plan-masse est établi. Pour accueillir 1,5 million de m2 de bureaux, les tours peuvent atteindre deux cent mètres de haut et elles prennent de l'épaisseur : d'immenses "plateaux paysagers" voient apparaître des bureaux éclairés en "deuxième jour", sans accès direct à la lumière naturelle. Pendant les années 70 s'érigent ainsi les plus grandes tours dans le ciel du quartier d'Affaires comme GAN, FIAT (devenue FRAMATOME), ASSUR.

Les immeubles de logements aussi se mettent à grandir : Défense 2000 comporte 47 étages et dans le quartier du Parc, onze Tours-Nuages d'Emile Aillaud  dépassent 100 mètres.

Aux difficultés économiques liées à la crise pétrolière de 1973 s'ajoute une campagne d'opinion contre les tours et les bureaux paysagers. Les immeubles construits restent vides. L'EPAD ne vend plus de droits de construire. De 1974 à 1978, La Défense connaît une crise grave, mais le gouvernement décide de poursuivre et de relancer l'opération par une fiscalité avantageuse.

09 - La 3e génération


LA TROISIÈME GÉNÉRATION


Ce qui avait provoqué la crise sera retourné au bénéfice de La Défense. L'EPAD met en place un nouveau plan d'aménagement. Architectes et promoteurs s'efforcent de répondre aux nouveaux besoins des entreprises. Plus confortables (tous les bureaux sont en premier jour), plus économiques (les charges sont réduites), adaptés aux nouvelles technologies, tels sont les immeubles de la troisième génération.

Pour répondre aux exigences nouvelles, les architectes doivent faire preuve d'imagination et inventer de nouvelles lignes (les Miroirs). Certains sont moins hauts, mais d'autres culminent à près de 200 mètres (ELF). Quant aux promoteurs, ils commercialisent les bureaux avant de les construire.


10 - 1989 et après [La 4e génération]


[NOTE 2021] La  quatrième génération d'immeubles... qui n'existe pas


 Une architecture adaptée aux formes des terrains résiduels

A l'époque de la rédaction de cette brochure, l'EPAD a refusé que j'appelle cette partie "La quatrième génération". Pourtant, c'est une évidence. Toutes les surfaces constructibles officielles du quartier étaient occupées. Devant la demande, l'EPAD a recherché et trouvé des espaces résiduels où il était possible de construire, mais en se pliant à certaines contraintes. Et parmi ces critères, les architectes ont été obligés d'adapter la forme des bâtiments à la forme du terrain. Une architecture bouche-trous sur des espaces résiduels, ce n'est pas très flatteur. Donc, on parle d'immeubles d'après 1989. Pourtant, à cause de ces contraintes, les architectes ont fait preuve d'imagination et de créativité.

Le cas de Kupka, du quartier Valmy, etc

Parmi d'autres exemple, la tour Kupka a été construite au bord du boulevard circulaire, sur un terrain très étroit. Ce terrain était un talus végétalisé très pentu en forme de croissant de lune. Le directeur général a donné ce terrain à la ville de Puteaux, à charge pour elle de bien entretenir la végétation. Mais ce contrat fut rompu par le maire Ceccaldi-Raynaud qui fit construite des bureaux à cet emplacement. Évidemment, ceci n'est pas très glorieux. 

Donc, la 4e génération n'existe pas...

Patrick Demeyer
Février 2021


texte original

 

1989 ET APRÈS


L'histoire de La Défense se poursuit. En 1989, la Grande Arche, véritable monument du XXème siècle, conforte la dimension internationale du quartier d'affaires et ouvre la perspective sur de nouveaux aménagement que doit réaliser l'EPAD sur son périmètre à Nanterre.

Le quartier Valmy (La Défense 7) en est la première étape. Les tours jumelles de la Société Générale en marquent l'aboutissement. Depuis ESSO, le premier immeuble d'acier et de verre de Paris, La Défense offre aujourd'hui la vitrine exceptionnelle de cinquante années d'architecture française, avec ses contrastes, ses forces et ses faiblesses.

Demain, de nouveaux immeubles remplaceront les plus anciens... L'histoire n'est pas achevée.

11 - Les trois architectes du CNIT


LES TROIS ARCHITECTES DU CNIT


Robert Camelot (1903/1993)

Architecte DPLG, Grand Prix de Rome en 1933, Robert Camelot devient Architecte en Chef des Bâtiments Civils et Palais Nationaux après avoir travaillé aux Etats-Unis où il a beaucoup appris sur la construction des tours de grande hauteur. Etablissant le plan de La Défense, il propose dès 1957 d'édifier une tour de 250 mètres de haut en face du CNIT. Par la suite, il  participe à tous les concours Tête Défense sans jamais réussir à être lauréat ni à construire une tour de bureaux à La Défense. Devenu Architecte-conseil de l'EPAD en 1958, il conçoit la Résidence Lorraine et l'îlot Corvée.

Jean de Mailly (1911/1975)

Issu d'une famille d'architectes, Jean de Mailly occupe les postes les plus prestigieux de sa profession. Architecte en chef des Bâtiments nationaux en 1948, il est ensuite architecte-conseil de plusieurs ministères et organismes publics dont l'EPAD. Il reçoit de nombreuses commandes publiques. Premier Grand Prix de Rome en 1945, il marque de son empreinte l'architecture des années 50/60 : des formes pures d'une grandeur parfois sévère, et un fonctionnalisme aujourd'hui controversé pour certains de ses immeubles de logements. Avant la création de l'Epad, il conçoit le quartier Bellini et la tour Nobel (devenue Roussel-Hoechst), la première tour de bureaux de la région parisienne. Il crée ensuite plusieurs des tours marquantes de La Défense.

Bernard Zehrfuss (né en 1911)

Architecte DPLG et Premier Grand Prix de Rome en 1939, le talent de Bernard Zehrfuss lui permet de devenir Architecte en Chef des Bâtiments Civils et Palais Nationaux, puis membre de l'Institut. Une de ses œuvres les plus connues est le Palais de l'UNESCO à Paris. Après avoir contribué à concevoir le plan de La Défense, il devient architecte-conseil de l'EPAD à sa création. A La Défense, il ne construit rien d'autre que le CNIT en 1958 ; il participe à sa rénovation en 1987 comme conseil auprès d'Andrault et Parat.


13 - L'architecte de la Grande Arche


LES DEUX ARCHITECTES DE LA GRANDE ARCHE


Johan-Otto von Spreckelsen


Né en 1929 au Danemark et diplômé de l'Académie Royale des Beaux-Arts de Copenhague en 1953, Johan-Otto von Spreckelsen est devenu directeur du département architecture de cette école en 1978.  Il a fait des études approfondies en Europe, au Proche-Orient et aux États-Unis, orientées particulièrement sur les mosquées et autres architectures de grande envergure. Il a également réalisé des études historiques sur les travaux de Le Corbusier, Franck Lloyd Wright, Alvar Aalto et d'autres architectes du XXe siècle. Von Spreckelsen a très peu construit : une église, quelques maisons et l'Arche. Affaibli par un cancer, il démissionne en mai 1986 et décède en mars 1987, avant l'achèvement de la Grande Arche.

Paul Andreu


Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées et architecte DPLG, il dirigeait l'agence d'architecture et d'ingénierie des Aéroports de Paris qui emploie 300 personnes dont une centaine d'architectes. Il a mené l'étude de l'aéroport de Roissy (1967) et à réalisé  de nombreux autres aéroports dans le monde. C'est Spreckelsen qui a choisi Andreu en 1984 dans une liste de grandes agences parisiennes. Il avait été associé comme mandataire français de la maîtrise d'œuvre dès le début du chantier de l'Arche. Paul Andreu est resté seul architecte de réalisation après la démission de l'architecte danois.

12 - Le CNIT


LE CNIT


Lors de sa construction, le CNIT étonne le monde par son audace. Sa voûte haute de cinquante mètres construite sur un triangle équilatéral de 218 mètres de côté pourrait recouvrir la place de la Concorde.

Conçue par l'ingénieur Nicolas Esquillan, la voûte est constituée d'une série de "tubes" cloisonnés en béton armé accolés et rayonnants à partir de chaque culée. Chaque fuseau est formé par deux coques très minces (6 cm d'épaisseur) reliées par des âmes et des tympans préfabriqués. Cette double coque possède de nombreux avantages : isolation thermique et phonique, sécurité pour l'étanchéité, câbles camouflés, et passage d'hommes possibles pour l'entretien.

La voûte repose sur trois culées de béton ancrées dans le sol qui sont reliées entre-elles par 44 tirants constitués de câbles en acier spécial pesant 84 tonnes chacun.

Chaque fuseau (joignant en étoile les trois culées à la clé de voûte) a été coulé sur un coffrage en contre-plaqué supporté par un échafaudage spectaculaire : il a nécessité trois cents kilomètres de tubes et deux mois de montage. Le décoffrage a été tout aussi exceptionnel : la voûte a été "décollée" de son coffrage, soulevée par dix vérins s'appuyant sur chacune des trois culées. Chaque jeu de vérins aurait été capable de soulever les 3.000 tonnes de la tour Eiffel. Puis la structure tubulaire montée sur roulettes était glissée sur le côté pour être réutilisés pour le fuseau suivant.

La voûte est sensible aux variations de température et se dilate : sa hauteur peut varier de 25 cm entre l'été et l'hiver. Par forte pluie, les eaux qui s'écoulent vers les culées peuvent atteindre un débit de 20 mètres cube par minute...

Le premier mètre cube de béton a été coulé le 8 mai 1956 et le CNIT a été inauguré le 12 septembre 1958. Entre ces deux dates, près de 30.000 m3 de béton ont été mis en œuvre par les entreprises Balency et Schuhl, Boussiron, Coignet qui ont relevé et gagné ce défi technique.

Les façades en verre sont tenues par des profilés très minces en acier inoxydable. Conçues par Jean Prouvé, elles sont classées monument historique et ont été restaurées lors de la transformation du CNIT en 1987.

14 - La Grande Arche


(Texte original)

LA GRANDE ARCHE


Par sa position exceptionnelle sur l'Axe Historique de Paris, le site de la Tête Défense a connu des fortunes diverses au fil de l'aménagement du quartiers d'affaires.

Oublié dans le premier plan d'aménagement, il fut par la suite l'objet de la sollicitude des chefs d'état qui se succédèrent à l'Elysée.
Un projet signé Peï retint l'attention du Général de Gaulle, puis Aillaud pour le Président Pompidou et enfin Willerval pour Valéry Giscard d'Estaing.

A son arrivée au pouvoir, François Mitterrand fit table rase du passé et inscrivit "Tête Défense" dans le cadre de ses grands projets d'architecture. L'EPAD lança en 1982 un concours international d'architecture. 424 architectes du monde entier présentèrent un projet. Le jury en retint quatre qu'il présenta au Président de la République. L'un d'entre-eux s'imposa par sa force, sa simplicité, sa pureté. Le concours était anonyme et lorsqu'on ouvrit l'enveloppe, on découvrit le nom d'un architecte danois quasi inconnu : Johan Otto von Spreckelsen.

15 - La Grande Arche (suite)



Pour construire les 35 étages de l'Arche, il eut à vaincre de nombreuses difficultés qui se transformèrent en autant de performances. Par exemple, ce cube creux de 100 m de côté a été conçu comme une mégastructure indépendante. Elle repose sur 12 piliers qui supportent les 300.000 tonnes du bâtiment ; intercalées entre les piliers et la mégastructure, des plaques de néoprène absorbent les vibrations et les variations dimensionnelles. Les façades extérieures sont couvertes de 2.800 panneaux en vitre optique (sans déformations des reflets). Chacun pèse (et coûte) l'équivalent d'une petite voiture : il a fallu trouver une technique pour les faire tenir de manière invisible. Les poutres en béton précontraint de 70 m supportant le toit d'un hectare ont été coulée à 110 m de haut, avec une précision de l'ordre du millimètre. Leur fabrication a nécessité l'invention d'un béton spécialement résistant à base de fumée de silice.

L'Arche n'est pas totalement de face par rapport à l'Axe. Cette inclinaison a été voulue par l'architecte : il désirait que l'on comprenne le volume cubique en apercevant une face intérieure et extérieure. L'angle choisi est de 6,3° le même que celui du Louvre où commence l'Axe. Le sens de l'inclinaison a été dicté par l'emplacement des piliers au sol qui est encombré de routes et voies ferrées.

Le destin voulut que von Spreckelsen ne vit pas l'achèvement de son œuvre. La maladie l'emporta en 1987. Paul Andreu, architecte attitré des Aéroports de Paris avait été nommé mandataire français de la maîtrise d'œuvre pour assister l'architecte danois. Il mena seul le chantier jusqu'à son terme.

Commencée en 1985, l'Arche a été inaugurée le 14 juillet 1989 pour le bicentenaire de la Révolution française. Monument architectural, la Grande Arche a aussi une force symbolique marquée par la présence dans son toit de la Fondation "L'Arche de la Fraternité" dépendant des Droits de l'Homme.

Identique vue de l'ouest comme de l'est, la Grande Arche a pesé lourd dans la décision de poursuivre l'aménagement de l'espace qui va de ses pieds à la Seine à Nanterre. Déjà, en 1983, Von Spreckelsen  écrivait de manière prémonitoire dans la présentation de son projet : "La Grande Arche est un cube ouvert, une fenêtre sur le monde, comme un point d'orgue provisoire sur l'avenir".

17 - AIG, Résidence Lorraine

 

 

 

AIG (AQUITAINE)

34.000 m2 - 27 étages - 115 m.

Arsène-Henry (frères) et Schoeller

1967

Conçue pour le groupe Aquitaine par les frères Arsène-Henry et B. Schœller, cette tour de 34.000 m2 a été construite en 28 mois. C'est la première tour de bureaux de La Défense réalisée selon le plan-masse et le gabarit de l'EPAD : 24m par 42 m. au sol pour une hauteur de 115 m. Courant le long de la façade, les poteaux porteurs en béton blanc font saillie. Ornés de pointes de diamant losangées qui accrochent la lumière, ces pilastres alternent avec les bandes vitrées plus sombres. Les gratte-ciels étaient très nouveaux et beaucoup d'employés craignaient de venir travailler si haut. Aussi, les commanditaires ont voulu que les bureaux soient confortables, bien isolés phoniquement, pas trop vitrés (le vertige...) et constituent autant "d'abris" sécurisants. De plus, ils ont fait installer une salle de sports avec sauna, une coopérative, et même des salons de repos et de musique... des équipements d'avant-garde à l'époque.




RESIDENCE LORRAINE

112 logements H.L.M. - 4 étages

Camelot et Finelli

1969

Ce bâtiment est le premier immeuble de logements à avoir été construit à l'intérieur du Quartier d'Affaires. Il est conforme en tous points aux principes édictés en 1964 par l'EPAD pour ce type d'occupation : pas plus de 4 niveaux, un plan presque carré aéré en son centre par un vaste patio paysager, une construction sur pilotis laissant libre accès au piétons et aux regards. Ces 112 logements HLM ont été livrés en 1969. Son architecte, Robert Camelot, a joué sur le contraste entre le béton clair brut de décoffrage des loggias en saillie et le fond des balcons recouverts de grés émaillé de couleur foncée : une dominance des lignes horizontales ressort ainsi avec vigueur de la façade.

 

Luc et Xavier Arsène-Henry (frères) et Schoeller

Elèves de l'atelier Gomort-Arretche, les frères Xavier et Luc Arsène-Henry obtiennent leurs diplômes DPLG en 1946 et 1948 avec mention très bien. Puis, ils consacrent quarante années de leur vie professionelle à appliquer à toutes leurs constructions les techniques de mise en œuvre des bétons de ciment blanc. À La Défense, la tour AIG est réalisée avec ce matériau (coulé en place), tout comme les structures et les façades en panneaux préfabriqués des immeubles Minerve.




16 - Bellini, Roussel-Hoechst

BELLINI

593 logements HLM 

De Mailly

1957

Cet ensemble de 593 logements HLM construit à l'entrée du quartier d'Affaires est le premier réalisé sur le site de La Défense puisqu'il a été terminé en 1957, avant même que l'EPAD ne soit créé. Conçu par J. de Mailly, cet immeuble constitue (avec la tour Roussel-Hoechst) la seule concrétisation du premier plan masse de La Défense dessiné par les architectes du CNIT. Modernes pour l'époque, certaines façades à ossature apparente sont composées de panneaux préfabriqués à joints visibles ; la géométrie de ces éléments joue un peu la manière d'un tableau de Mondrian. D'autres façades semblent rayées par une alternance régulière de lignes horizontales claires et sombres : ce sont les coursives extérieures qui desservent les appartements. Aujourd'hui, la petitesse des surfaces, la faible isolation, les couloirs de 100 mètres rendent une réhabilitation nécessaire.



ROUSSEL-HOECHST ( NOBEL)

33.500 m2 - 34 étages

De Mailly et J. Depussé

1966

Les 105 mètres du noyau central en béton de la tour Nobel ont été construits en seulement 6 semaines et les premiers occupants s'installèrent 14 mois plus tard (1966)... Une performance remarquable à l'époque pour le tout premier "gratte-ciel" érigé à La Défense. Cette tour a été commandée avant la création de l'EPAD par la Centrale de Dynamite (Nobel) à Jean de Mailly. Elle intégrait tous les automatismes et techniques les plus modernes (ascenseurs, chauffage, relais électrogènes...). La protection incendie a été particulièrement étudiée. Par exemple, la centrale de chauffe au gaz se trouve au dernier étage où elle voisine avec une réserve d'eau de 120 tonnes et ... un restaurant privé. Les 28 étages identiques ont des cloisons totalement démontables : tous les fils et prises sont encastrés dans le sol. Toujours aussi élégantes, les façades en panneaux vitrés aux angles arrondis finement sertis de métal n'ont pas pris une ride malgré leurs 30 ans.


18 - Aurore, Vision 80

 

 

AURORE

28.500 m2 - 29 étages

Damery, Vetter, et Weil

1970

Contrairement à beaucoup d'autres tours aux structures verticales, c'est un parti d'horizontalité qui a été pris pour la Tour Aurore. Ses concepteurs, les architectes Damery, Vetter et Weil ont conçu une tour sans point porteur en façade : c'est pourquoi, à chaque étage, le vitrage doré forme une bande continue, y compris aux angles qui sont légèrement arrondis. De l'intérieur, ces baies permettent une vue panoramique quasiment sans obstacles. Sous le vitrage de chaque étage, une allège inclinée en béton blanc et lisse déborde largement de la façade : elle camoufle les gaines de climatisation et les canalisations, tout en assurant un rôle de pare-soleil. Vues depuis le pied de la tour, ces allèges cachent complètement les bandes vitrées, lui donnant ainsi un tout autre aspect. En 1993, le hall d'accueil a été entièrement redécoré et l'intérieur rendu plus modulable et mieux adapté aux conditions de travail actuelles.



VISION 80


236 logts - 2 immeubles 7 et 14 étages

Frieschlander, Jouve, et Mamfredos

1973

Bordant l'esplanade, protégé du bruit du boulevard circulaire par les tours de bureaux, ces deux immeubles en L jouissent d'un emplacement privilégié qui a été mis en valeur par les architectes Frieschlander, Jouve, et Mamfredos. Montés sur pilotis, les deux bâtiments dégagent complètement la dalle. L'étage technique comprenant les distributions et les caves se remarque par sa forme originale de carène en béton brut de décoffrage. Les duplex et triplex occupent les derniers étages. De nombreux d'appartements jouissent d'une vue sur le jardin intérieur, mais les appartements de prestige bénéficient de terrasses accessibles aménagées en jardins privatifs. Les parties inaccessibles des toits ont été décorées de jardins minéraux. Vus du haut des tours, ces toits participent à l'ambiance générale de l'esplanade.


Jean-Pierre Jouve, Frieschlander et Mamfredos


Diplômé de l'Ecole Spéciale d'Architecture en 1951, Jean-Pierre Jouve a toujours été passionné par le patrimoine ancien, ce qui lui vaut d'être Architecte en Chef des Monuments Historiques depuis 1970 et d'avoir été chargé de plusieurs secteurs sauvegardés importants. Néanmoins, il a réalisé de nombreux immeubles de logement, principalement à Paris et en région parisienne où son soucis d'intégration architecturale dans le contexte urbain est exemplaire. A La Défense, il a pu donner libre cours à son sens de la modernité avec Vision 80 qu'il a réalisé en collaboration avec Frieschlander et Mamfredos.

19 - Défense 2000, Assur

 

DEFENSE 2000

308 logements - 46 étages

Proux, De Mones et Srot

1974

Les 45 étages de Défense 2000 en font la tour d'habitation la plus élevée de France. En lisière du quartier d'affaires, son isolement relatif lui offre des vues exceptionnellement dégagées, sans vis à vis. Au sommet, à 130 mètres du sol, une galerie panoramique permet aux résidents de jouir d'un des plus beaux panoramas de la région parisienne. Les architectes Proux, De Mones et Srot ont apporté un soin attentif à l'isolation thermique et phonique. Ils ont prévu quelques appartements d'exception en duplex aux derniers étages.

ASSUR


68.000 m2 - 39 étages

Dufau, Stenzel et Dacbert

1974

La forme en étoile à 3 branches de la tour Assur symbolise la fusion de trois compagnies d'assurance en une seule, l'Union des Assurances de Paris. Pour regrouper 5.000 employés, l'UAP avait besoin d'occuper 65.000 m2 de bureaux, la surface de deux tours de première génération, mais elle a demandé à ce qu'elles n'en fasse qu'une. C'est pourquoi sa hauteur (193 m) est le double de celle des tours de la première génération (100 m). Cette tour unique était nécessaire pour la gestion complexe des dossiers d'assurance. Par exemple, les 13 monte-charges et monte-dossiers étaient plus utilisés que les 20 ascenseurs destinés aux personnes avant la généralisation de l'informatique. L'architecte Pierre Dufau et ses associés ont résolu le difficile problème des fondations posé par les 80.000 tonnes de cette tour par un radier-caisson de 4,6 mètres de hauteur. La façade en aluminium et les doubles vitrages jouent sur un camaïeu de couleur bronze.


Pierre Dufau, Jean-Pierre Dacbert, Amsler et Stenzel


Pierre Dufau, architecte BCPN, Jean-Pierre Dacbert, architecte DPLG et leurs associés ont étudié et réalisé des projets très divers, tant en France qu'à l'étranger. Des édifices prestigieux tels le Palais de la Présidence à Abidjan, le Royale Belge à Bruxelles, l'Institut Bolivien de Biologie d'Altitude à La Paz, alternnt avec des réalisations françaises comme des centres de recherche pour l'Institut Pasteur à Paris et Marne-la-Coquette, l'immeuble Publicis aux Champs-Elysée, ou les sièges sociaux de plusieurs banques à Paris. A La Défense, ils réalisent les tours Septentrion, Assur et CB 32.

20 - Framatome (Fiat), GAN (Merril) Abramovitz

 

FRAMATOME (FIAT)


125.000 m2 - 46 niveaux

Skidmore et associés, Saubot, Jullien,

1974

Noir et lisse, comme pétrifié dans le verre, ce monolithe très pur dans sa simplicité apparente a été dessiné par l'architecte américain Skidmore et ses associés. La façade porteuse en béton armé est revêtue de granit noir et de glaces fumées à peine marquées par des profils noirs. Les fenêtres fixes deviennent de plus en plus larges avec l'altitude : cette "perspective à l'envers" a été voulue pour diminuer l'impression de hauteur et d'écrasement ressentie par le piéton.Terminée en 1974, elle est l'une des tours les plus représentatives de la 2ème génération, avec son noyau central abritant les ascenseurs rapides et ses "plateaux paysagers" -des espaces sans cloisons- très à la mode à l'époque. C'est la tour la plus haute de La Défense. Le 44ème étage, perché à 227 m. NGF, abritait le luxueux appartement de M. Agnelli, PDG de FIAT, firme qui donna son nom à la tour jusqu'en 1995.



GAN


70.500 m2 - 44 étages

Abramovitz, Harrison et associés

1974

Au printemps 1972, les parisien voient se dresser un bâtiment à droite de l'Arc de Triomphe, dans la perspective de l'Axe Historique : la tour GAN. Durant l'été, les journaux profitent de cette intrusion de La Défense dans le ciel parisien pour mener une campagne anti-tour. Il est même question de la raccourcir. Il est vrai qu'avec ses 187 mètres et ses 42 étages, la tour GAN est très présente à l'avant-scène du quartier d'affaires. Elle bénéficie d'une vue imprenable et sa forme en croix permet d'offrir ce panorama à un maximum d'occupants. Les architectes new-yorkais Abramovitz, Harrison et leurs associés ont choisi d'utiliser la technique du mur-rideau pour la façade. Elle est habillée d'allèges en aluminium anodisé et de verre teinté, matières qu'ils ont cherché à unifier en une même couleur vert foncé. 

 

 Abramovitz

 

Skidmore

 



21 - Ariane (Générale), Manhattan

 

ARIANE (GENERALE)


63.000 m2 - 36 étages

De Mailly et Zammit

1975

Terminée en décembre 1975, cette tour de 33 étages a été conçue par Jean de Mailly. Il a encore amélioré la souplesse d'aménagement intérieur qui a fait le succès de sa tour Nobel. De plus, la forme allongée et le noyau central excentré de la tour Ariane permettent de créer des bureaux cloisonnés de profondeurs différentes, mais qui bénéficient presque tous d'une fenêtre. Toutes les tours n'offrent pas autant de bureaux bénéficiant d'une lumière "de premier jour". Un des reproches faits aux premiers immeubles de grande hauteur est le coût des charges : les promoteurs ont donc cherché ici à les réduire aux maximum, malgré une climatisation perfectionnée et une batterie de 18 ascenseurs pour 22 personnes (400 personnes en même temps!). La façade est composée d'un simple module métallique dont la juxtaposition non jointive créé un décor rythmé.



MANHATTAN


80.142 m2 - 32 étages

Herbert et Proux

1975

Pour concilier les exigences en hauteur du plan masse de 1964 et proposer une surface de plancher double d'un seul tenant, deux tours ont été jumelées pour ne faire qu'une. Le décalage initial des deux tours sur le plan a été judicieusement mis à profit par les architectes Herbert et Proux pour créer cette forme originale en courbes douces qui rompt pour la première fois avec l'orthogonalité des autres tours. Des portiques de 15 mètres reliés au noyau central portent les planchers qui offrent 2.450 m2 presque sans poteaux. En revanche, la façade ne porte rien : c'est juste une "peau" entièrement en verre aux reflets dorés et changeants. Les joints sont d'une grande finesse et la précision nécessaire à leur pose est de l'ordre du millimètre. Cette tour donne toujours une impression de luminosité et de légèreté malgré sa masse imposante.


Michel Herbert et Proux


Depuis 1968, Michel Herbert et son équipe ont réalisé à travers le monde une liste impressionnante de plusieurs centaines d'opérations touchant tous les domaines (bureaux, habitat, industrie, enseignement et recherche, santé...) dont la superficie se compte en millions de mètres carrés. Mais que ce soit le Grand Pavois dans le 15ème à Paris ou le luxueux siège social d'AXA, la Caisse d'Allocations Familliales rue Jean-Jaurès ou le Lycée de Rosny-sous-Bois, chaque réalisation est très différente, faisant preuve d'une grande créativité, du même soin du détail et de la finition, et surtout, d'une modernité indémodable, à l'image de la Tour Manhattan qui a déjà plus de 20 ans.



22 - Ibis/Novotel, Les Damiers, CES des Renardières

 


NOVOTEL/IBIS, LES DAMIERS

Hôtels, 4 bâtiments -12 étages

Binoux, Folliasson, A. et H. Kandjian - 1976-1984

Binoux et Folliasson ont conçu de nombreuses opérations sur le quartier du Parc et le quartier d'Affaires. En particulier, ils ont édifié tout l'ensemble immobilier que l'on voit à droite, au sortir du pont de Neuilly. Le premier bâtiment abrite l'hôtel NOVOTEL (282 chambres) et l'hôtel IBIS (134 chambres). Il se remarque par sa façade originale en chevrons d'aluminium satiné. Juste derrière se trouvent les résidences Harmonie (134 logements) et Orion (235 logements). A La Défense 2, les appartements des Damiers (65.000 m2) sont répartis en quatre bâtiments de conception identique mais de dimension différentes, caractérisés par une architecture en gradin ménageant des terrasses : les Damiers d'Anjou, de Bretagne, de Champagne et du Dauphiné. L'ensemble est dominé par les 27 étages de la tour Neptune, également des mêmes architectes.

 

CES DES RENARDIERES


CES 600

La Fonta

1981

Ce CES de 600 élèves est orienté essentiellement vers le parc des Renardières, tournant ainsi le dos aux nuisances générées par le boulevard circulaire. L'exiguité du terrain et sa pente ont conduit La Fonta à poser le centre omnisport prévu au programme sur le toit du bâtiment du CES. Cette disposition a induit une silhouette qui s'harmonise avec l'environnement du Parc. Les façades traitées en céramique aux coloris frais apportent une note de gaieté. A l'extérieur, les cours de jeux, un théâtre de verdure, des talus plantés s'étagent par paliers successifs, accompagnant la pente naturelle.
 

 

Henri La Fonta


Henri La Fonta pratique d'abord la sculpture et la peinture à Biarritz, sa ville natale. Mais sa formation à l'Ecole Camondo le conduit vers l'architecture. Il se forge une expérience dès 1951 au Maroc comme collaborateur d'architecte puis à Paris à partir de1960 où il travaille pour plusieurs bureaux d'étude importants. C'est en 1977 qu'il fonde sa propre agence. Elle s'impose rapidement grâce à la créativité et la rigueur conceptuelle de ses réalisations. A La Défense, il est le principal artisan du renouveau architectural des années 80 en concevant les premiers immeubles de bureaux de 3ème génération, principalement sur le quartier Michelet.

 

Jacques Binoux, Michel Folliasson et associés


Architectes DPLG de l'Ecole Nationale de Beaux Arts de Paris, Jacques Binoux est également Master of Architecture du M.I.T. (Massachusetts Institut of Technology) et Michel Folliasson Grand Prix de Rome. Ils réalisent ensemble de nombreux édifices publics comme la Préfecture et la Cité administrative de Seine-Saint Denis et la Chambre de Commerce et d'Industrie interdépartementale de Pontoise. Leurs autres réalisations vont de l'hôtellerie à l'industrie, en passant par les immeubles de bureaux. De1975 à 1990, ils ont construit à La Défense une dizaine de tours et d'immeubles, (bureaux , logements, hôtels), principalement groupés dans le quartier de La Défense 1.
 



23 - Les 4 Temps, Les Miroirs

 


CENTRE COMMERCIAL LES 4 TEMPS


110.000 m2 de commerces - 3 niveaux

Dimitrijevic et Lagneau (ATEA), Lenclos, coloriste - 1981

"La lumière naturelle. Voilà ce qui nous différencie des autres centres commerciaux..." déclare volontiers Jean Dimitrijevic, l'architecte principal du Centre des 4 Temps. En effet, les rues intérieures et les places sont baignées par la lumière zénithale. La décoration très étudiée donne une identité à chaque lieu : entrelacs d'arcades, kaleïdoscope de miroirs, œuvres d'art, murs gravés... De plus, chaque escalier, chaque verrière a une forme originale. Ce centre commercial (le plus grand d'Europe avec 230.000 m2) était un pari sur l'avenir lorsqu'il a été décidé en 1972. Un pari commercial et un pari technique ; il a nécessité plus de 15.000 plans. Les poteaux traversant les quatre niveaux de parkings sont implantés sur une trame large de 16 mètres par 8 : une performance pour supporter les  530.000 tonnes du centre.


LES MIROIRS


106.300 m2 HO - 16 étages

La Fonta - 1981

Les Miroirs marquent un tournant dans l'architecture de La Défense : c'est le premier immeuble de bureau de la troisième génération. Cet ensemble est composé de huit corps de bâtiments s'articulant tel un paravent autour d'une place centrale. L'aménagement de cette place qui donne accès aux immeubles a fait l'objet de soins particuliers. En son centre, des cylindres décorés par Deverne émergent d'un bassin situé en contrebas ; ils assurent les liaisons verticales (ascenseurs, escalators...) avec les étages de restaurants, les parkings... Ils abritent également les locaux techniques de renouvellement d'air. Les façades sont traitées par un mur rideau en glace athermique, ponctuée par une trame revêtue de granit noir d'Afrique du Sud.

 

Jean Dimitrijevic et Lagneau


Né en 1926 à Paris, Jean Dimitrijevic est un professionnel complet : architecte DPLG, il est également Graduate Study in Architecture du Massachusetts Institut of Technology et urbaniste SFU. A ce titre, il conçoit la ville nouvelle d'Edéa au Cameroun et celle de Cansado en Mauritanie (1958). Il se fait connaître en France avec la Maison de la Culture du Havre (1962) et le port de plaisance et les résidences des Marines de Cogolin sur le golfe de Saint Tropez (1971/1987). Très diversifiée, son architecture se caractérise par une grande rigueur de dessin : les lignes droites jouent de leur l'orthogonalité et les aplats de surfaces claires sont tranchés par la géométrie sombre des ouvertures et des ombres portées.

25 - SCOR, Les Platanes

 

SCOR


26.800 m2 - 16 étages - 21 niveaux

Balladur - 1983

C'est à partir des fondations d'un hôtel commencé puis abandonné que Jean Balladur a conçu cet immeuble de 16 étages. La forme en Y était donc imposée, comme le programme défini par son occupant, la SCOR. Aussi, pour l'architecte, l'essentiel était d'affirmer la personnalité du bâtiment par une forme originale, presque sculpturale, et la couleur des matières, noir et blanc. Les 2 derniers étages sont traités en arcatures ; une conclusion qui fait souvent défaut aux tours. Les formes courbes des pignons et des modénatures de la façade sont une réponse au CNIT qui lui fait face, et l'usage du marbre de Carrare est voulu pour s'intégrer à l'immeubles voisin d'E. Aillaud revêtus du même matériau. Un béton léger à base de granulat d'argile expansée a été utilisé pour alléger les porte-à-faux des ailes (12 m.). Les 30.000 tonnes du bâtiment reposent sur 14 rouleaux qui permettent d'absorber les variations de dilatation qui atteignent 2 cm entre l'été et l'hiver.



LES PLATANES


215 logements H.L.M. 15 étages

Rophé - 1984

Cet ensemble HLM de l'office de Puteaux bénéficie d'une situation exceptionnelle : il s'ouvre sur l'axe historique de Paris, face à l'esplanade plantée de platanes. On peut y accéder par 3 étages différents : par la dalle, par la rue en contrebas, ou par la Voie des Sculpteurs qui est sous l'esplanade. Ainsi, vu de la dalle, les Platanes ne montrent que 8 étages alors qu'il en a 15 en tout. Sa forme en H a permis d'aménager dans les évidements des jardins soignés aux niveaux -3 et -1. Ils s'offrent à la vue des logements (du studio au 6 pièces) qui bénéficient presque tous de balcons en verre fumé. Les façades sont recouvertes de carreaux émaillés brun clair autolavables.

 

Jean Balladur


Après avoir préparé l'Ecole Normale Supérieure, Jean Balladur change d'orientation en 1945 en entrant à l'atelier Expert, aux Beaux-Arts de Paris. Parallèlement, il suit un stage dans l'atelier de Le Corbusier. Architecte-conseil du Ministère de la Construction, enseignant à l'Ecole Nationale des Ponts et Chaussées et à l'ENSBA, il se voit confier la réalisation des immeubles pyramides de la Grande Motte et de Port-Camargue en 1963, deux ensembles majeurs du littoral languedocien. Il développe une écriture architecturale du béton très novatrice qui ne laisse pas indifférent. Pour l'immeuble SCOR, il tente une approche nouvelle des immeubles de bureaux, libérée des modèles américains.

24 - Place de la Défense - Élysées La Défense

 


PLACE DE LA DÉFENSE


21.000 m2 - 5 étages

La Fonta - 1981

Cet immeuble de deux-cent cinquante mètres de long sépare deux espaces remarquables : le Parvis de La Défense et la Place de La Coupole. Un portique ouvre les deux espaces. En passant sous l'immeuble, dans un sens, le piéton découvre progressivement la sobre élégance de la tour Framatome, et dans l'autre, la riche abstraction du Stabile de Calder peint en rouge. Pour s'harmoniser avec ce double voisinages La Fonta a conçu un immeuble dessiné avec rigueur. Il a choisit une modénature de façade composée d'auges en fonte d'aluminium laqué et un traitement en glaces semi-réfléchissantes qui évoquent de grands bow-windows, recoupés par une sous-trame en aluminium laqué noir.



ÉLYSÉES LA DÉFENSE


41.000 m2 - 7 étages sur centre commercial.

Menkes, Saubot et Jullien, Overcash - 1982

Elysées La Défense est implanté sur le toit des 4 Temps. Mis en service en 1982, cet immeuble de 41.000 m2 met en œuvre le principe des bureaux de 3 ème génération : il n'a que 7 étages, et tous les bureaux bénéficient de fenêtres donnant sur l'extérieur. Pour cela, les architectes ont imaginé un moyen original : deux atriums couverts par des verrières inclinées permettent l'éclairage de premier jour de tous les locaux malgré l'épaisseur du bâtiment. Ces atriums abritent des jardins tropicaux qui servent de décor ; ils constituent également un excellent tampon thermique permettant des économies d'énergie.



PASCAL et VOLTAIRE


65.000 m2 - 18 et 28 étages
40.000 m2 - 19 et 23 étages

La Fonta -1983 et 1988

La tour Pascal comporte 2 immeubles, reliés par une passerelle élevée. Ils ont été conçus par La Fonta pour IBM Europe. Ces bâtiments présentent de nombreuses originalités. C'est un des premiers ensemble à avoir été construit hors des emplacements prévus au plan-masse et la forme des 2 immeubles a été dictée par la forme du terrain. Pour la même raison, elle inaugure les murs aux angles vifs, coupés au couteau, qui feront école. Enfin, elle marque un abandon des immeubles entièrement vitrés : les fenêtres sont nettement dessinées dans un mur en matériau d'aspect plus traditionnel : des panneaux en granit du Silobre. En face, l'immeuble Voltaire conçu par La Fonta cinq ans plus tard pour la banque Worms se compose également de deux bâtiments. Ils présentent une façade traitée dans le même esprit. Ainsi, depuis le boulevard circulaire, les automobilistes en mouvement peuvent capter la succession de ces quatre volumes d'un gris sobre, presque abstraits, donnant l'effet d'une gigantesque sculpture. L'aménagement de la place qui les unit est dû à l'artiste Piotr Kowalski.



26 - Minerve, Athéna (PFA)

 


MINERVE


530 logements - 18 étages

Arsène-Henry frères - 1984

Situé près du Boulevard Circulaire, ce groupe d'immeubles comprend 530 logements et 12.000 m2 de bureaux. Les trois immeubles de logement en étoile sont pourvus d'une structure qui dégage les plateaux, autorisant ainsi le cloisonnement libre et évolutif de chaque appartement. Ces bâtiments qui atteignent 20 étages, s'abaissent progressivement en gradins. Les façades sont constituées de panneaux porteurs en béton de ciment blanc, matériau cher aux architectes, Xavier et Luc Arsène-Henry. Ces panneaux sont décorés de cannelures qui accentuent l'effet de verticalité donné par les fenêtres superposées. Situé devant, l'immeuble de bureaux assez bas se reconnaît par ses allèges filantes horizontales.



ATHENA (PFA)


42.000 m2 - 22 étages

Willerval - 1984

Willerval a conçu un immeuble triangulaire qui épouse la forme du terrain situé an tête du Quartier d'Affaires. Contrastant avec GAN, la tour orthogonale qui lui fait pendant, la façade pointue de la tour Athéna donne l'impression d'une fine étrave de bateau à ceux qui franchissent la Seine. Vue depuis l'esplanade, la façade est creusée d'un sillon vertical qui interrompt l'uniformité de cette grande surface de verre. A contrario, aux premiers étages de cette façade, de curieuses avancées semblent provoquées par un coup de poing géant. Les multiples facettes ainsi créées sont autant d'opportunités pour jouer avec la lumière et les reflets.

 

Jean Willerval


Depuis 1959, Jean Willerval participe à de grands concours publics. Il remporte l'avant-dernier concours pour la Tête Défense en 1980, mais ses immeubles-cristaux sont arrêtés en1981 par le président F. Mitterrand qui lance un autre concours. Parmi ses nombreuses réalisations, on peut citer le plan de reconstruction de Beyrouth, quatre centrales nucléaires, les Halles à Paris, et trois tours à La Défense (PFA, Total et Descartes). Il est Architecte Conseil du Ministère de l'Urbanisme et du Logement, professeur aux Beaux-Arts de Paris, membre de l'Académie d'Architecture, Grand Prix National d'Architecture... Willerval collectionne des fonctions et des titres mérités pour la qualité de son œuvre.



27 - Elf, Sofitel, Total Galilée




ELF 1985

Saubot et Jullien, Menkes, Webb, Zerafa

130.000 m2 - 48 étages + 5 sous-sols


Seule La Défense offrait près de Paris la possibilité de regrouper les 4000 employés de la société ELF dans un même bâtiment. En association avec le cabinet américain WZMH, Saubot et Jullien furent retenus pour réaliser cette tour de 130.000 m2. Mais contrairement à la tour Framatome qu'il avaient conçu dix ans auparavant, tous les bureaux devaient s'ouvrir sur le jour. C'est ce qui a déterminé la forme en tuyaux d'orgue polygonaux, offrant la surface record de 53.000 m2 de façade vitrée pour 55.000 m2 de bureaux.

Les bâtiments principaux comportent 48, 44 et 37 étages. A leur base, deux petits bâtiments renferment chacun une grande cour intérieure éclairés à leur sommet par des verrières prismatiques. La conception générale du bâtiment, de nouveaux types de vitrage très isolants et une gestion informatisée de la consommation énergétique font de la tour ELF l'immeuble de grande hauteur le plus performant d'Europe en matière d'économies d'énergie.


SOFITEL/EDF/SPT & THOMSON - 1985

Gino Valle

30.700 m2, 9 étages - 34.000 m2, 8 étages

Ces deux immeubles relativement peu élevés s'ouvrent à la fois sur l'Esplanade et sur le Cours Michelet nettement en contrebas. L'immeuble Thomson est indépendant de celui qui abrite l'hôtel Sofitel, EDF et SPT, mais il participe d'un même esprit architectural, d'inspiration italienne. 

Situées en retrait, à chaque extrémité, les entrées très caractéristiques sont marquées par de grandes arcades dissymétriques reposant sur deux colonnes d'aspect différent. Une galerie à arcades court le long du rez-de-dalle, protégeant les promeneurs et les boutiques, à l'image des rues anciennes de certaines villes italiennes. Les façades en travertin blanc ont parfois une base de pierre grise, mais les deux derniers étages sont partout différenciés par leur couleur noire et leurs percements ; par exemple, l'une des façades comporte des "hublots" laissant voir le ciel. Des excroissances et des rondeurs viennent animer les façades au dessin rigoureux , rythmées par les petites fenêtres carrées.


Les architectes

Saubot et Jullien

Les architectes DPLG Roger Saubot et François Jullien ont créé leur agence en 1964. Depuis, ils ont construit plus d'un million de mètres carrés de bureaux en France et dans le monde, leur donnant une compétence particulière en ce domaine. Ils ont également réalisé des équipements comme l'Egyptian New TV Center au Caire (1993, 130.000 m2) ou le Viaduc de Tunis. Ils font partie des architectes ayant le plus construit à La Défense. C'est ainsi qu'ils ont conçu presque entièrement le quartier Défense 6 (Framatom, Elf, Technip, etc) en association avec des architectes américains comme Skidmore et Menkès. Certaines de leurs réalisations marquent l'histoire architecturale du quartier d'affaires.


Gino Valle

Né à Udine en Italie en 1923, Gino Valle obtient son diplôme de l'Institut Universitaire d'Architecture de Venise où il enseigne plus tard la composition en architecture. Diplômé de Havard en 1952, il devient "visiting critic"de cette université en 1970. Il est membre du "Gestaltung beirat Salzburg" et "Annual Lecturer" à Londres. En 1985, il s'associe avec Urquijo et Maccola à Paris. Son œuvre en Italie, à Berlin, New-York et Paris a été abondamment publiée et exposée dans le monde entier. 


 

28 - Atochem, Le Michelet, Coface, Descartes


 

ATOCHEM, LE MICHELET, COFACE


105.000 m2 - 8 à 15 étages

Andrault et Parat - 1985/86

Les architectes Andrault, Parat et leurs associés ont réalisé cette partie du quartier Michelet (Défense 10) entre 1983 et 1986. Elle comprend un ensemble continu d'immeubles de 15 niveaux maximum. Les volumes architecturaux sont imbriqués et s'opposent par des orientations et des hauteurs différentes. Les vitrages et l'ossature des façades sont traitées tantôt en couleur argentée tantôt en noir. Ce jeu des volumes est perceptible aussi bien par le piéton côté Cours Michelet, que par les automobilistes descendant le boulevard circulaire vers Paris. Côté esplanade, les accès sont marqués par de vastes porches faisant apparaître les jardins des patios intérieurs. Situé 15 mètres en contre-bas de l'Esplanade, le quartier Michelet est un peu à part : le cours planté d'acacias et les immeubles à échelle humaine de troisième génération qui le borde lui confère un caractère plus intime et convivial. Le nombre limité d'architectes intervenus dans ce quartier lui confère une certaine homogénéité.



DESCARTES


100.000 m2 - 40 étages -140 m

Urquijo, Maccola, et Willerval - 1988

Située au bord du boulevard circulaire à La Défense 5, cette tour en aluminium anodisé gris mat frappe par le demi-cylindre qui creuse ses deux façades principales, laissant les derniers étages en porte-à-faux dans le vide. Cette tour a été conçue pour IBM par Urquijo et Macola avec deux groupes de circulations verticales (les extrémités) reliées par un espace de circulation horizontal (le centre creusé). Les étages supérieurs en débord lui donnent une conclusion architecturale ; ils sont réservés à la direction. Au pied, un "socle" circulaire assoit la tour ; les parties accessibles sont recouvertes de pierre. En regardant attentivement les deux bâtiments, on s'aperçoit qu'ils ont une légère dissymétrie qui s'inverse sur la façade opposée. Les angles ne comportent pas de fenêtres car ils sont occupés par des poteaux porteurs. Cette architecture monumentale -à l'image de l'entreprise qui l'occupe- marque le renouveau de l'architecture post-moderne américaine. 


Fernando Urquijo, Giorgio Maccola


Fernando Urquijo est né en 1938 à Buenos Aires où il obtient son diplôme qu'il complète au Case Institut of Technologie (USA). Il devient responsable des programmes architecturaux chez IBM Europe en1970. Giorgio Macola est né à Venise en 1946. Diplômé en 1969 à l'IUA de Venise, il collabore avec Gino Valle en Algérie avant de monter une agence commune en 1976 à Venise. C'est en 1985 que nait l'agence Urquijo/Macola/Valle établie à Paris. Riches de leurs expériences respectives et de réalisations remarquées, ils sont choisis par IBM pour concevoir la tour Descartes dont l'architecture amorce une nouvelle tendance pour les tours de grande hauteur.

29 - CNIT (rénové), Tour Bull, Collines de l'Arche

CNIT (Rénové)


180.000 m2

Andrault, Parat, Torrieri et Lamy - 1989

Après trente années d'expositions qui firent sa célébrité, le CNIT était devenu quasiment inutilisé. En 1988, la SARI se porte acquéreur de la structure. Son objectif : en faire un centre de congrès et d'exposition agrémenté de services. Tout vider et tout reconstruire sans toucher à la célèbre voûte du CNIT, et cela en seulement un an, c'est le pari fou que l'équipe d'Andrault et Parat a gagné. Ce monument emblématique de La Défense a gardé son aspect extérieur et la légère façade de Jean Prouvé -classée monument historique- a même été débarrassée des bâtiments extérieurs qui la masquait partiellement. Malgré les 180.000 m2 de planchers, les architectes ont réussi à aménager une vaste "place de village" animée par des bistrots, des boutiques et garnie de plantations, communiquant de plain-pied avec le parvis.

 

ESPLANADE (Ex BULL)


72 000 m2 - 33 étages

Andrault et Parat, Ayoub - 1990

La tour Esplanade marque un tournant dans l'architecture de La Défense. En effet, c'est la première qui se voit appliqué le parti architectural du "all round" : une façade en arc de cercle, tendue par une façade rectiligne. Beaucoup d'autres édifices utiliseront ce parti comme CBC, La Pacific, Kupka, Société Générale... De plus, cet "immeuble intelligent", inspiré du concept américain de "smart building", a été étudié pour être parfaitement économique et intégrer toutes les technologies de communication et d'informatique. Il pourrait marquer le début d'une 4 ème génération d'immeubles. Les architectes ont conçu cet immeuble comme un signal complémentaire du CNIT, un "campanile" dont le côté courbe répond à la célèbre voûte. La tour se développe autour de deux blocs symétriques en béton armé qui regroupent les circulations verticales et les câblages. Ainsi, la façade reste légère et pure. Elle est constituée d'une double peau de verre dont la face extérieure argentée est à peine marquée de rainures verticales.



LES COLLINES DE L'ARCHE et Passage de l'Arche


120.000 m2 - 7 étages

Buffi - 1991

Von Spreckelsen avait prévu de petits immeubles de bureaux de part et d'autre de son Arche. Jean-Pierre Buffi en assura la conception. Il a organisé les immeubles en deux groupes de 4 disposés de chaque côté de l'Arche. Le groupe nord comprend quatre lames traversées par une grande nef lumineuse. Ce prisme de verre de 100 m de long sur 30 de haut, a été conçu avec l'ingénieur Peter Rice qui a étudié et mis en œuvre le nuage de l'Arche. Orientée obliquement vers le soleil couchant, la nef est parallèle à l'Arche. Cet espace public sert de liaison entre les immeubles ; il traverse la dalle, ouvert à la lumière dans une mise en scène très travaillée. Les immeubles de bureaux ont été voulus lisses et abstraits, tels des blocs de pierre précieuse aux faces polies, rejoignant en cela la sobriété de l'Arche.

 

Jean-Pierre Buffi


Né à Florence en 1937 en Italie, Jean-Pierre Buffi est diplômé de la Faculté d'Architecture de la ville. Arrivé à Paris en 1964, où il travaille avec Jean Prouvé puis Serge Ketoff, Il se consacre dès 1967 à l'enseignement de l'architecture aux Beaux-Arts de Paris. Il remporte plusieurs concours (dont l'Ecole nationale d'art à Cergy-Pontoise et l'Institut culturel français à Lisbonne) et de nombreux prix. En 1986, il est lauréat du concours pour les Collines de l'Arche qui est l'une de ses œuvres les plus accomplies. En 1988, la Ville de Paris fait appel à lui pour concevoir le plan-masse et les directives architecturales de la ZAC du Front de parc de Bercy.
 

30 - La Pacific, La Colline de La Défense


 

LA COLLINE DE LA DÉFENSE


33.000 m2 - 3 niveaux

Chaix et Morel - 1992

Accessible par l'escalier monumental de Kowalski, la Colline de La Défense s'inscrit dans la continuité des 4 Temps. Réalisée par Chaix et Morel, elle abrite un Musée de l'Automobile sur 6.000 m2, et un espace de 3.500 m2 pouvant accueillir des expositions. Recouverts d'aluminium blanc et de verre transparent, des volumes simples soulignés de lignes horizontales mettent en valeur le Dôme Imax : ce globe abrite une salle de cinéma hémisphérique de 467 places dont l'écran ne fait pas moins de 1.100 m2. Sa structure tridimensionnelle est cachée ; marquée par des fuseaux et des parallèles, la pureté géométrique du globe est conservée par des panneaux de verre courbes et lisses. La nuit, la sphère semble parcourue de points lumineux aléatoires : 164 fibres optiques projettent leur lumière au travers de la paroi translucide.



LA PACIFIC


45.000 m2- 24 étages

Kurokawa - 1992

La tour Pacific de l'architecte japonais Kurokawa est originale à plus d'un titre. Tout d'abord, c'est la première tour à être édifiée dans le nouveau quartier Valmy (Défense 7) situé derrière l'Arche. Ensuite, sa forme d'une grande pureté est inclassable : un immeuble en arc de cercle mince, constitué de 2 ailes reliées au sommet par une passerelle de plusieurs étages. D'une entaille rectangulaire s'échappe une passerelle rouge conçue par Peter Rice -presque une sculpture- enjambant la RN 314. Enfin, de nombreuses premières technologiques ont été mises en œuvre. Par exemple, le béton haute résistance B60 a permis de réduire les épaisseurs et donc de gagner de la surface de plancher. Par ailleurs, à l'inverse des techniques traditionnelles, les revêtements de façade en béton poli gris ont été posés avant de couler le voile porteur de façade faisant gagner beaucoup de temps. Mais au-delà de ces performances invisibles, il faut contempler cette architecture d'un grand raffinement et d'une finition parfaite. 

 

Philippe Chaix et Jean-Paul Morel


Philippe Chaix et Jean-Paul Morel (nés en 1949) sont associés depuis 1983. Dès 1984, il se font connaître avec la salle de concert du Zénith au Parc de la Villette qui leur vaut une mention à l'Equerre d'argent. Ils participent à de nombreux concours dont celui de la Tête Défense (mention) et de la Bibliothèque de France (primé). Leurs réalisations sont très éclectiques : le Musée archéologique de St-Romain-en-Gal, un stade de football d'Amiens (1995), l'Ecole Nationale des Sciences Géographiques à Marne-la-Vallée (1996). A La Défense, ils signent ensemble la Colline de La Défense et le Dôme Imax.

 

Kurokawa

 A finir


 

31 - Espace 21, Société Générale

 


ESPACE 21


60.000 m2 pour PME

Castro - 1994

Vu depuis le boulevard circulaire ou les jardins de l'Arche, cet ensemble de bureaux pour PME présente une longue façade rectiligne blanche. Son module de base est le carré que l'on retrouve partout : depuis les deux gigantesques passages ouverts sur des placettes intérieures jusqu'aux panneaux blanc couvrant la façade et à la forme des fenêtres. Ce module carré est une sorte de réponse architecturale de Roland Castro à la forme cubique de la Grande Arche. Derrière ce grand mur, on découvre trois lieux très différents : une place ronde couverte, une place semi-circulaire minérale, et une place ovale végétale. Ce grand mur protège donc un espace à taille humaine. Les immeubles clairs qui s'ouvrent sur ces lieux leur confèrent une intimité inattendue.




SOCIÉTÉ GÉNÉRALE


126 000 m2 - 167 m - 37 étages

Andrault et Parat - 1995

Cette tour du quartier Valmy a été terminée en mars 1995. Elle abrite le siège social de la banque Société Générale et 5 400 employés et la plus grande "salle de marché" bancaire d'Europe. Cette tour double de 167 mètres de haut, a été conçue par les architectes Andrault et Parat, et par Christian Germanaz, architecte d'intérieur. Les espaces intérieurs sont totalement flexibles et adaptables aux besoins ; même l'implantation des couloirs peut être changée. Le haut des tours en plan incliné vient d'une volonté de distinguer cette tour des autres vue de loin. De plus, ces deux pans sont éclairés et projettent deux faisceaux lumineux visibles de loin la nuit. Séparées par un espace de 40 mètres, les tours jumelles se distinguent entre autre par les paliers d'ascenseurs qui sont dans l'une en pierre blanche de Chassagne, et dans l'autre en marbre rouge d'Alicante, matériaux qui leur a donné leur nom.


Roland Castro


Architecte engagé, Roland Castro est à la fois un penseur critique et un constructeur innovant. Il s'emploie à étudier et apporter des solutions pour humaniser et embellir les banlieues de l'époque rationaliste des années 60/70. Il applique avec succès ses idées au remodelage de quartiers sociaux anciens comme à Lorient, et à ses propres réalisations d'HLM. Son activité est multiforme : il a construit aussi bien des bâtiments publics que des immeubles de bureaux comme dans le quartier Valmy à La Défense 7. Mais quelles que soient ses réalisations, l'utilisateur est l'objet de tous ses soins. Il prône un retour à la rue, à la place, au jardin. Une urbanité à réinventer.

32 PARC - Chapelle St Joseph, Ecole d'Architecture de Paris-La Défense

33 - Préfecture 92, Théâtre des Amandiers